Kenneth
Nana Amoateng, Membre de la délégation Ghanéenne à la COP21
« Je ne suis vraiment pas d’accord avec
ce texte qui à mon avis n’est pas assez ambitieux. Des pays comme les Etats
s’opposent encore à la question des pertes et profits et il n y a pas
d’avancement sur la question du financement. Il faut aussi aller vers
l’équilibre entre l’adaptation et l’atténuation comme tous les africains le
souhaitent. Je trouve que cette COP est très relaxe, les gens ne donnent pas
l’impression qu’ils veulent avancer. En parcourant le texte j’ai perdu tout
espoir et je pense peut être qu’il faudra attendre la COP 22 au Maroc pour
espérer trouver un accord. En entendant les populations de nos pays très vulnérables
continuent de souffrir et de mourir à cause des effets des changements
climatiques »
Dominique Bally, ONG jeune volontaire pour
l’environnement Côte d’Ivoire
« Dans ce
texte qui est passé de 48 à 29 pages, les seuls efforts qui ont été faits c’est
dans la réduction des paragraphes et des pages, mais dans le fond il y a encore
beaucoup de points qui restent à être
élucidés. Il s’agit de la question de l’adaptation qui est une préoccupation
majeure pour les pays africains et les pays insulaires. Il y a la question
financière qui n’est pas encore clarifiée, ils nous demandent d’attendre 2020
pour boucler des financements additionnels. On se demande alors comment les
activités vont être financées entre 2016 et 2020, il y a aussi un flou sur les
critères d’éligibilité au Fonds après 2020. La question des pertes et profits a
été pris en compte mais pas suffisamment pour parer aux catastrophes que
connaissent les populations africaines. Nos négociateurs ont travaillé jusqu’à
2 heures du matin, nous pensons pouvoir aboutir à un accord qui peut être
contraignant mais pas assez ambitieux. Pour preuve la question des 2 degrés qui
a été revue à 1.5 degrés ce qui équivaut à rien. Je m’inquiète pour nos pays
ouest africains côtiers où le taux d’humidité sera plus élevé avec des
conséquences sur la santé des populations. Je suis déçu mais je veux espérer
qu’on va trouver une solution dans les prochaines heures sinon ce sera une
convention avec plusieurs protocoles additionnels.»
Dr Christian Ouédraogo, Ingénieur burkinabais à l’ENA de
France, Observateur à la COP21
« Idéalement
on voudrait que les négociations soient plus transparentes et que nous
africains puissions avoir un regard sur les aspects qui nous préoccupent tels
que l’adaptation, les pertes et préjudices, la disponibilité des fonds, la
comptabilité. Les points qu’on souhaiterait qu’ils soient plus approfondis,
c’est la prise en compte des objectifs du développement durable et que
l’adaptation figure en bon et due place dans l’accord qui sera validé, je
l’espère. Actuellement le débat ne porte pas sur l’obtention d’un accord mais à
quel point il sera ambitieux. Pour nous l’ambition n’est pas seulement dans
l’atténuation mais aussi dans l’adaptation qui comporte des aspects atténuation
et on espère que ce point va évoluer. La différenciation tout comme l’équité ce
sont des principes qui ont été admis et qui sont le fondement de la convention.
Ce que nous voulons, c’est qu’on ne soit plus entrain de réinterpréter, de
réécrire ou de réorienter la convention.
Ce serait retourner à la case de départ alors qu’on a ni le droit ni le
temps de reprendre ce marathon. Il faut absolument que l’accord actuel situe
clairement l’ambition, l’équité et la contribution historique des pays. Un
accord dans lequel l’Afrique se reconnaitrait, c’est celui qui reconnait que
notre continent a besoin de continuer à se développer sans compromettre les
efforts sur les droits humains et le de développement durable. Et pour cela
l’Afrique doit avoir l’appui de ce qui sont les principaux responsables ».